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Un challenge pour les sommeliers en herbe

Pour la première fois cette année, les vignerons de Saint-Emilion ont organisé un concours inter écoles pour mettre en compétition les élèves en sommellerie.

Le challenge s’est déroulé du 5 octobre au 13 novembre.

Son thème cette année : Décrivez-nous votre Saint-Emilion en 2030 et son lien à l’environnement, quand vous le visiterez et/ou quand vous le dégusterez.

 « Nous voulions un thème qui soit d’actualité, qui permette aux jeunes de se projeter et qui les stimule », précise Sabine Silvestrini, viticultrice, œnologue et formatrice membre du jury.

17 écoles de France et de Belgique étaient en lice.

« En raison du Covid et du confinement, c’est un peu moins que ce que nous espérions, surtout en Belgique », souligne Jean-François Galhaud, président du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

Ce concours, organisé dans la continuité des formations proposées par le Conseil des Vins dans les établissements depuis de nombreuses années, a été remporté le 16 décembre dernier par deux écoles :

Le lycée de Gascogne à Talence (Gironde)

Le lycée hôtelier international de Lille (Nord)

Former les ambassadeurs de demain

Les élèves qui ont pris part au challenge sont âgés entre 18 et 26 ans et sont inscrits en brevet professionnel sommellerie ou en mention complémentaire sommellerie. « Notre objectif était de les faire parler de Saint-Emilion et de les former à leur futur métier. Ils seront nos ambassadeurs plus tard », indique Jean-François Galhaud. « Nous voulons en effet être présents auprès de ces futurs prescripteurs, leur montrer que nous sommes accessibles et disponibles », renchérit Sabine Silvestrini.

Les candidats ont dû livrer leur vision de Saint-Emilion dans le futur. Chaque classe a disposé de six semaines pour répondre à la thématique demandée. Vidéos, exposés, lettres… tous les supports étaient permis pour ce rapport, le tout restait de convaincre le jury.

« Nous souhaitions que les élèves nous partagent leur vision de Saint-Emilion, de ses vins, son histoire, des conditions techniques utilisées pour la vinification, de son inscription au Patrimoine Mondial… Ils doivent comprendre qu’à Saint-Emilion, nous ne faisons pas que vendre du vin, nous vendons aussi du rêve, une histoire. » indique Jean-François Galhaud. Sabine Silvestrini complète : « Il y avait des dossiers vraiment séduisants. C’est intéressant de voir le regard des jeunes générations sur le vignoble ».

Ce challenge est aussi un moyen de démocratiser les vins de la juridiction. « À Saint-Emilion, les vignerons sont accessibles et accueillants », souligne le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion. Un avis également partagé par la viticultrice Sabine Silvestrini qui s’empresse d’ajouter : « Nos propriétés sont ouvertes au public. Ces étudiants doivent se rendre compte que les viticulteurs ne sont pas tous âgés. Il y a de nombreux jeunes qui reprennent le flambeau. Le monde viticole est moderne et dynamique ».

Un jury de professionnels

Œnologues, formateurs, responsables d’appellation ou encore membres du Conseil des vins de Saint-Emilion, les 11 jurés étaient tous des professionnels du milieu viticole mais avec des implications différentes. Ils étaient particulièrement attentifs à la créativité, à l’argumentation et au sérieux des propos. Leur attente : que les élèves s’adressent à eux comme à des consommateurs potentiels. Sabine Silvestrini a été choisie car elle appartient à la commission promotion du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

En tant que formatrice à l’École du Vin, elle a l’habitude de côtoyer les jeunes. « Nous étions particulièrement attentifs au niveau de connaissances et à la qualité des recherches effectuées par les élèves. Ce concours doit stimuler les écoles hôtelières vis-à-vis de nos vins », appuie-t-elle.

En effet, avec ce challenge, les vignerons ont un objectif en tête :  se remettre en question et avoir un regard neuf sur leur travail. « Pour savoir ce que l’on est, il faut se confronter aux autres », indique Jean-François Galhaud. Un avis également partagé par Sabine Silvestrini : « Nous attendions tous que ces 17 dossiers nous obligent à nous remettre en question et nous bousculent dans nos habitudes ».

Une démarche environnementale

Les futurs sommeliers ont planché sur l’environnement, que ce soit au niveau de la pratique culturale, de la certification, des attentes sociétales... Un thème qui touche particulièrement les vignerons qui doivent quotidiennement faire face aux aléas climatiques. « Nous étions curieux de voir ce que les élèves pouvaient nous proposer », précise Jean-François Galhaud. L’occasion d’aborder les innovations dans le milieu viticole mais aussi la question des labels écologiques (Agriculture Biologique, Terra Vitis, Biodyvin, Demeter) et de montrer que les propriétés de la juridiction s’orientent de plus en plus vers une démarche bio, ou responsable, labellisée ou non… « Nous sommes une terre d’innovation, tournée vers le futur », renchérit le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

Un savoir-faire ancestral

Une appellation tournée vers l’innovation mais aussi empreinte de traditions. « Saint-Emilion, c’est un peu la tradition en marche. Nous avons un millénaire de traditions que nous souhaitons partager et mettre en avant grâce aux nouvelles générations », souligne Jean-François Galhaud.

Sabine Silvestrini, perpétue les valeurs des vins de Saint-Emilion : « Nous souhaitons mettre en avant que nous ne sommes pas de simples vignerons à Saint-Emilion, nous voulons transmettre des valeurs de partage, de découverte et de culture aux plus jeunes ».

 

Deux classes ex-aequo

Marseille, Paris, Grenoble, Lille… des écoles de la France entière ont participé à ce challenge ainsi qu’une classe de Namur, en Belgique. Cependant, ce sont les élèves du lycée de Gascogne, à Talence (Gironde), et du lycée hôtelier international de Lille (Nord) qui ont su convaincre les membres du jury.

Valérie Danan

Professeure qui a accompagné les élèves de la classe de Talence, près de Bordeaux, est ravie d’avoir pris part à ce concours : « Nous étions en plein apprentissage de la région viticole de Bordeaux. Nous avons pu aborder des problématiques extra programme comme le développement durable. Et en plus, tout s’est bien terminé pour nous ! » Les futurs sommeliers talençais ont prôné la solidarité entre les domaines viticoles et proposé la mise en place d’un label HVE4 (Haute valeur environnementale). Ils ont également suggéré la création d’une Maison de l’environnement, au cœur de Saint-Emilion, pour accueillir des professionnels et le grand public. « Les élèves souhaitent mettre en place une véritable plateforme d’échange et d’innovation dans laquelle on pourrait vendre des produits et expliquer les démarches environnementales établies par les viticulteurs de Saint-Emilion », appuie-t-elle.

Lucie Laplace

Du côté des lillois, Lucie Laplace, élève du lycée hôtelier international, s’explique : « Nous connaissions les vins de Bourgogne, les Bordeaux mais Saint-Emilion, cela ne nous parlait pas vraiment. Nous avions beaucoup d’a priori, nous pensions que c’était des vins désuets, réservés à nos grands-parents. Ce challenge nous a permis de changer de regard sur le vignoble ». Les étudiants en sommellerie se sont rendu compte de l’orientation écologique des vins de Saint-Emilion avec de nombreux domaines orientés bio. Ils ont également découvert la multitude de petites parcelles qui composent le vignoble. Dans leur dossier, ils ont choisi de mettre en avant les vins auprès de la jeune génération via les réseaux sociaux. « Nous avons découvert dans un article que la chanteuse Louane dégustait du vin de Saint-Emilion. Nous pensons qu’il faudrait partager sur Instagram la vision de personnalités comme elle. Il est très important de parler à la jeunesse », insiste la jeune sommelière.

Le prix : un séjour de trois jours à Saint-Emilion

Un challenge pour les sommeliers en herbe

Les 11 et 10 élèves de chacune des deux classes remportent un séjour de trois jours dans le vignoble de Saint-Emilion au printemps 2021. Lors de celui-ci, ils auront la chance de rencontrer des vignerons, de visiter des propriétés des appellations de Lussac Saint-Emilion, Puisseguin Saint-Emilion, Saint-Emilion et Saint-Emilion Grand Cru et de participer à des dégustations commentées.

« C’est une belle expérience pour nos futurs sommeliers. Un vrai plus pour leur métier de prescripteur », indique Valérie Danan.

« En nous rendant à Saint-Emilion, nous allons enfin mettre du concret sur quelque chose de théorique. Nous avons tous hâte d’y être ! », se réjouit Lucie Laplace.

Le meilleur reste donc à venir pour les deux classes ex-aequo. Les 15 autres écoles participantes bénéficieront d’une formation aux vins de Saint-Emilion dispensée par un intervenant accrédité.

 

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