Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des familles ! L’occasion parfaite pour vous parler de ces familles qui font vivre le vignoble de Saint-Emilion. Contrairement aux préjugés que certains pourraient avoir sur les propriétés saint-émilionnaises, beaucoup sont des propriétés familiales où plusieurs générations se succèdent ! Découvrez 5 familles présentes sur le territoire depuis près de 100 ans
Le Château de la Grenière est une propriété familiale depuis 5 générations.
Les Vignobles Dubreuil exploitent 15 ha en Lussac Saint-Emilion situés sur la partie nord de la commune. Le terroir est varié entre des sols sablo-argileux, limono-argileux et graveleux sur un fond argileux, sur un plateau culminant à 60 mètres d’altitude. Nous travaillons en agriculture raisonnée, certifié HVE3 depuis 2020.
Le Château de la Grenière est une chartreuse construite à la fin du XVIIème siècle. Les moines de l’abbaye de Faise, toute proche s’y approvisionnaient régulièrement.
Mon arrière grand-père, Michel, a acquis le domaine en 1914. Je représente la 4ème génération de la famille à exploiter. La 5ème génération va prendre le relais avec l’arrivée de mon fils Audren depuis l’été dernier. 2022 sera l’année de son installation en tant que Jeune Agriculteur.
Nous travaillons tous les deux en collaborations avec une équipe de 4 personnes : Singrid, Cédric, Christian et Raphaël. Nous assurons en équipe l’ensemble des travaux du vignoble, de vinification et de conditionnement.
J’ai eu la chance de côtoyer mon grand-père et mon père (trop peu de temps malheureusement à ses cotés) de bénéficier d’un vignoble qu’ils ont façonné.
Ils m’ont transmis leurs savoir-faire tout en me laissant une plage de liberté pour innover, apporter une touche personnelle. J’entends agir de la même manière avec Audren.
Ce partage des tâches, des connaissances, nous permet de donner une véritable identité à nos vins, de signer de notre patte de vigneron.
Pouvoir transmettre tout cela représente pour moi le plus bel aboutissement d’une carrière qui est plus proche de la fin que du début.
Jean-Pierre DUBREUIL
Le Château Guibeau est une propriété familiale depuis 5 générations.
Le Château Guibeau est situé à Puisseguin Saint-Emilion, sur l’un des points culminants du bordelais. La propriété s’étale sur 72ha d’un seul tenant dont 45ha de vignes plantées sur un sol argilo-calcaire.
Mon grand-père, Henri Bourlon, est naît au Mexique où la famille gérait une hacienda de 800ha. Passionné d’agriculture, il est venu en Europe faire des études d’ingénieur agro. Suite à un souci de santé, il s’est retrouvé en convalescence chez le prêtre de Puisseguin. Dans ce village, il a d’abord été séduit par la fille des propriétaires du Château Guibot La Fourvieille, puis par le Château Guibeau, propriété voisine qui était alors à vendre. Leur mariage a réuni les 2 propriétés. Aujourd’hui, je gère la propriété avec mon mari, Eric.
L’une de nos filles, Justine, est actuellement en Master à Bordeaux Sciences Agro. Affaire à suivre…
Le travail en famille est une belle mission remplie de respect pour nos ancêtres et rythmée par notre envie de mener toujours plus haut ce terroir qui nous a été confié en créant des grands vins.
Brigitte DESTOUET
Notre famille fait partie du monde de la viticulture depuis 4 générations.
Notre vignoble est composé de 20 parcelles dont les surfaces varient de 0,10 ha à 1,60 ha. Elles sont situées sur 3 communes de la Juridiction de Saint-Emilion. Le domaine possède ainsi 3 types de terroirs : des sols graveleux, des sols sablonneux et des sols limono-argileux qui permettent l’élaboration de types de vins différents. La répartition des cépages est la suivante : 88 % de Merlot, 12 % de Cabernet Franc.
A l’origine, le Château Moulin des Graves appartenait à un grand-oncle, Aurèle DAVID, qui possédait en ces lieux une tonnellerie. Le Château Hautes Graves d’Arthus appartenait quant à notre grand-père, Gaston MUSSET. Puis, au cours des années 1950, mon père, Gérard, reprit l’exploitation des 2 domaines. A partir de l’année 1987, je poursuis l’activité de production. J’entrepris la restructuration du chai et du vignoble. Depuis 2006, de nouvelles plantations ont été réalisées suite à l’installation de mon fils, Lambert, jeune œnologue diplômé en 2010.
Le travail en famille, dans la mesure d’une bonne entente, est le meilleur moyen d’assurer la continuité et la pérennité de l’exploitation. Cela, à condition évidemment, que chaque enfant soit intéressé et motivé par ce métier. D’autant plus que la culture de la vigne devient de plus en plus compliquée, principalement à cause des risques climatiques qui ont beaucoup affaibli les productions de ces dernières années.
Jean-Frédéric MUSSET
Nous sommes la 5ème génération gérant la propriété.
Le Château Carteau est situé sur le versant sud de Saint-Emilion, au pied du Tertre Daugay, sur un terroir argileux et sableux.
A l’origine, c’est un petit domaine qui remonte à 1850 et qui s’est développé au fil des générations. Aujourd’hui, c’est un domaine de 17ha qui produit essentiellement des Saint-Emilion Grand Cru.
Avec mon frère, Bruno, et ma sœur, Anne-Marie, nous représentons la 5ème génération. Nous avons rejoint la propriété familiale très rapidement après nos études pour l’intégrer officiellement en 1995.
Notre cas est plutôt rare puisque tous les frères et sœurs travaillent sur le domaine. Nous gérons au total 22ha (si l’on intègre Franc Pipeau, la propriété venant de notre mère).
Nous sommes extrêmement complémentaires et avons une vision commune de l’avenir. Cela n’empêche pas, de temps en temps, des discussions passionnées. Nous avons chacun nos spécialités mais nous travaillons ensemble lors des moments forts de l’année, comme pour les vendanges par exemple.
Il n’est pas rare de croiser 3 générations au Château. Nos enfants vivent au rythme de la propriété. Si les plus grands ont pris d’autres chemins, les autres adorent échanger avec leur grands-parents et écouter avec attention leurs expériences. Certains savent depuis longtemps que leur avenir est à Saint-Emilion. Ils ont des projets plein la tête !
En quelques mots, nous dirons :
Respect, Partage, Passion, Valeur, Avenir
Catherine BERTRAND
Le Château Beau-Séjour Bécot est une propriété familiale depuis 3 générations.
La propriété s’étend aujourd’hui sur 22ha, au sommet du plateau calcaire de la prestigieuse appellation de Saint-Emilion. Sous le vignoble, 7ha de carrières calcaires anciennes et mystérieuses abritent, dans des conditions idéales, plusieurs dizaines de milliers de bouteilles.
Nous avons entamé en 2018, une longue et profonde restructuration du vignoble avec notre directeur technique, Jean DE COURNUAUD, privilégiant toujours la sélection massale. Nous avons également débuté la construction d’un nouveau site. Celui-ci abritera notre nouveau cuvier, ainsi que 2 chais d’élevage, un bouteiller de stockage, l’ensemble de nos bureaux, un laboratoire et tous les lieux dédiés à l’œnotourisme et à l’accueil de nos visiteurs. La recherche de l’excellence, le respect du terroir et des traditions et la soif d’innovation guident les pas de cette équipe, saison après saison, millésime après millésime.
Depuis l’époque gallo-romaine, le site de Beau-Séjour Bécot est voué à l’activité vinicole. Les moines de Saint-Martin de Mazerat au Moyen-Age, puis les Gères, Seigneurs de Camarsac, entretiennent tour à tour ce savoir-faire. En 1722, une de leurs descendantes, Jeanne DE GERES, fait entrer le Domaine de Peycoucou – le pic où chante le coucou – par mariage dans le patrimoine de la famille CARLES DE FIGEAC. En 1787, le Général Jacques DE CARLES rebaptise la propriété Beau-Séjour. Celui-ci n’ayant pas de descendance, le domaine finit par être repris en 1924 au docteur Jean FAGOUET qui agrandit le vignoble en portant sa superficie à 10,5ha.
Mon grand-père, Michel, issu d’une famille de vignerons installée à Saint-Emilion depuis 1760 et propriétaire du Château La Carte, rachète le Château Beau-Séjour en 1969. Il pendra alors le nom de Beau-Séjour Bécot. En 1979, avec l’acquisition de 4,5ha sur le plateau de Trois Moulins, notre famille agrandit à nouveau la propriété. En 1985, mon grand-père prend sa retraire et confie la gestion du cru à mon père, Gérard, et à mon oncle, Dominique. Ils vont successivement agrandir le domaine pour porter sa superficie à 22 hectares aujourd’hui. En 2014, mon père se retire de la gestion de la propriété ; puis c’est au tour de mon oncle en 2018. J’ai repris la direction, avec l’appui de mon conjoint, Julien, qui a rejoint la gérance familiale en 2014.
Mon fils ainé, Félix, qui n’a que 9 ans, est amoureux de la propriété et adore recevoir nos visiteurs et nos clients. Mon second fils, Lucien, qui à 7 ans, est quant à lui surtout attiré par les tracteurs et les bêtises que lui inculque son grand-père… !
L’apprentissage du sens du devoir et un immense sentiment de gratitude et de reconnaissance. Je pense que j’ai choisi ce métier, avant tout, par amour pour mon père et mon grand-père qui sont les personnes les plus généreuses et honorables qu’il m’ait été donné de rencontrer. Apprendre à leurs cotés est un des plus grands bonheurs de ma vie.
Juliette BECOT