Sent-il qu’il a un pied dans le passé, et l’autre dans la modernité ? « Cette idée me convient tout-à-fait. Je suis très attaché aux traditions. Chaque génération a contribué à bâtir ce que nous sommes. En même temps, je regarde vers demain, car il ne faut pas tomber dans l’archaïsme. Notre communication devra se situer à un niveau qualitatif, aussi élevé que nos vins ».
Le copropriétaire du Château Angélus est aussi à la tête de la Jurade, autorité instaurée au XIIème siècle, et devenue ambassadrice des vins de Saint-Émilion. Héritier d’une très longue histoire, Hubert de BOÜARD défend l’appellation, avec tendresse, et fermeté.
Chez Hubert de BOÜARD, la défense de Saint-Émilion est un credo. Lorsqu’il s’agit d’évoquer le génie du lieu, le Premier Jurat est intarissable : « ce sont les paysages culturels qui sont classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, la ville, les vignes et jusqu’aux croix sur le bord des chemins. La taille humaine de notre vignoble, et son côté familial, sont des atouts, tout comme la formidable pépinière de talents, qui vivent ici en compétition, mais aussi en amitié. Voilà notre force ».
Homme pétri de traditions, Hubert de BOÜARD n’en aime pas moins faire bouger les lignes. Il accepte, avec plaisir, d’être qualifié de « poil à gratter ». « Oui ! Et nous, Saint-Emilionnais l’avons toujours été. Imaginez : 1884 : le premier syndicat viticole de France est né à Saint-Emilion, la renaissance de la Jurade en 1948, notre classement de 1955 ouvert et dynamique. Nous sommes, aussi, précurseurs des vendanges vertes, des élevages sur lie, des petites cuves, des tables de tries ou encore des sélections parcellaires. Les « vins de garage » (vin de très bonne qualité produit en petite quantité) ont amplifié ces phénomènes, et valorisé des terroirs, auxquels peu de gens croyaient. Nous avons une région leader dans le monde du vin, et nous continuerons à développer cette image ».