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Des hommes et des femmes

#PortraitdeViticulteur : Brigitte TRIBAUDEAU

Partez à la découverte des Hommes et des Femmes qui travaillent dans le vignoble de Saint-Emilion, Lussac Saint-Emilion et Puisseguin Saint-Emilion !
Nous profitons de la Journée de la Femme pour vous proposer le portrait de Brigitte TRIBAUDEAU, 62 ans. Gérante du Château Mauvinon, Saint-Emilion Grand Cru, et cheffe de famille, découvrez son parcours et sa vision de l’avenir !
Quel est votre rôle sur la propriété ?

Je suis la gérante de la propriété et aussi la cheffe de famille. Car Mauvinon ne serait pas Mauvinon si ce n’était pas un projet familial. Les missions sont variées : suivre le vignoble et prendre les bonnes décisions pour sa gestion, superviser tous les aspects de la production et de la commercialisation de nos vins, recevoir nos clients.

 

Depuis combien de temps travaillez-vous dans le milieu viticole ?

Cela fait plus de trente ans que je travaille dans le milieu et cela a tout de suite était une évidence.

 

Quelles études avez-vous suivies ?

J’ai fait des études de biologie moléculaire. Cela m’apporte aujourd’hui une bonne compréhension de la biologie végétale et des réactions lors des vinifications même si avec deux enfants œnologues et une fille pharmacienne, Mauvinon est plutôt bien loti.

 

Pourquoi être devenue viticultrice ? Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ?

Je suis devenue viticultrice à 28 ans quand au décès de mon beau-père, mon mari et moi avons décidé de reprendre Mauvinon et j’ai tout de suite ressenti beaucoup de plaisir à exercer ce métier.
Ce métier est un des très rares métiers où l’on va de la plantation jusqu’à la commercialisation. Un peu comme si un boulanger, labourait le champ de blé. C’est incroyable ! Et le lien avec la nature aussi compliqué soit il est unique.

La réalisation dont Brigitte est la plus fière

"Je suis fière du virage écologique que j’ai pris à Mauvinon. Côté Vigne : nous sommes en Agriculture Biologique certifiée et pratiquons la biodynamie. Coté chai : nous n’utilisons plus de Soufre lors des vinifications et de l’élevage. Coté œnotourisme : nous allons ouvrir un toit terrasse, véritable refuge pour les oiseaux. J’essaye de faire de Mauvinon pour mes clients et pour ma famille un endroit préservé et engagé."

Pensez-vous que le monde viticole reste majoritairement masculin ? L’image machiste du vignoble bordelais est-elle véridique ?

Je n’ai pas le sentiment que notre univers est plus ou moins machiste qu’un autre mais il est lié à une activité physique en tout premier lieu. Il est naturellement plus facile pour un homme d’atteler une rogneuse ou un gyro, de tailler, de tirer les cavaillons, de manier les tuyaux et bouger les pompes. Mais les femmes ont toujours pesé sur le monde viticole en gérant au bureau les affaires des exploitations et en faisant les taches plus minutieuses « petites façons ».  Même si avec les nouvelles technologies on voit de plus en plus de femmes sur les tracteurs et dans les chais.

Mes interlocuteurs m’ont toujours porté la même considération que celle portée à mon mari lorsque nous travaillions ensemble. Aujourd’hui être une femme n’est en rien un frein au développement de mon exploitation.

 

Les femmes sont-elles facilement intégrées par vos équipes ?

Totalement, nous le voyons chaque année avec les saisonniers et les vendangeurs. Ce n’est même pas un sujet.

 

Est-ce que le fait d’être une femme a eu un impact sur votre parcours professionnel ?

J’ai eu le sentiment de tout de suite trouver ma place en tant que femme viticultrice.

 

Comment réussissez-vous à concilier vos vies professionnelle et personnelle ?

Mauvinon fait partie de notre vie à tous (les neveux viennent faire les effeuillages, les frères et sœurs les vendanges, mes enfants travaillent avec moi le week-end) et tout le monde vit cela comme une chance. Vies professionnelles et personnelles se mêlent pour le meilleur et pour le pire.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes et jeunes hommes qui souhaitent devenir viticulteur dans le Saint-Emilionnais aujourd’hui ?

Je leur conseillerai de garder un esprit curieux et de sans cesse se renouveler car notre métier est en constante évolution et c’est ce qui en fait un métier passionnant.

 

Quels sont les enjeux de la viticulture aujourd’hui selon vous ?

Notre challenge est d’expliquer à nos consommateurs tout le travail sur mesure et tous les risques pris par le viticulteur qui font de chacune de nos bouteilles un produit de grande valeur. Parler Made in France, artisanat, rareté, écologie pour que chaque viticulteur puisse vendre convenablement son vin et vivre de son travail.

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