Histoire du vignoble
Les origines du vignoble de Saint-Émilion remontent à la préhistoire.
Les premières traces de la présence humaine dans la région de Saint-Émilion remontent au moins au paléolithique supérieur (35 000 à 10 000 av. J.-C.). Les grottes naturelles, les forêts et les eaux généreuses étaient très accueillantes pour les premiers Hommes de l’époque. Le menhir de Pierrefitte confirme cette présence aux environs de -3000 à -2500 avant J-C.
Pour trouver les premières amphores de vin, il faut faire un bond dans le temps jusqu’en 56 avant J-C. L’histoire de la viticulture locale commence là, avec le défrichement de la forêt de Cumbis pour planter les premières vignes. On greffe alors les cépages utilisés autour de Massilia (Marseille) sur des pieds de vigne locaux, le vitis biturica. Pour preuve, des vestiges de villas ont été mises au jour, ou des serpettes servant à la taille ou aux vendanges, des installations de fouloirs et cuves ont été retrouvées.
En 97 après J.-C l’empereur romain Domitius décrète que la meilleure façon d’assurer le succès des vins d’Italie est d’éliminer la concurrence des colonies.
De nombreuses vignes sont alors arrachées. Cet acte bloque complètement toute expansion du vignoble et ce, jusqu’à la fin du IIIème siècle où l’édit sera levé par Probus.
Quand au Vème siècle, l’Empire romain s’effondre, la survie et la diffusion de la viticulture passent par le Christianisme pour qui le vin est un élément central du culte.
Aemilianus serait né au début du VIIIème siècle en Bretagne, dans le Morbihan. Intendant du comte de Vannes à ses débuts, il est accusé de donner trop d’aumônes aux pauvres ; il s’enfuit alors vers le Sud. Passé par Saintonge pour descendre encore plus au Sud, il s’installe dans une grotte de la forêt de « Cumbis » (origine de combes : caverne ou grotte), cœur de ce qui sera plus tard la cité de Saint-Émilion. Sa grotte, transformée en oratoire, et sa réputation de sainteté attirent de nombreux disciples qui s’installent autour de lui. Aemilianus meurt en 767. Ainsi nait la grotte de Saint-Émilion ! En hommage à l’ermite, le peuple creusa, en plusieurs temps, dans la roche juste au-dessus de sa grotte, ce qui deviendra la basilique, actuelle église monolithe.
La viticulture, introduite dans cette région fertile d’Aquitaine par les Romains, s’est intensifiée au Moyen Âge. Le morcellement du vignoble d’aujourd’hui en est un témoignage. Il s’explique par la petite taille des exploitations médiévales.
Le territoire de Saint-Émilion bénéficie de sa situation sur la route de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle et plusieurs églises, monastères et hospices sont construits à partir du XIème siècle. Le statut particulier de juridiction lui est accordé au cours de la période du gouvernement anglais au XIIème siècle.
Lorsque Aliénor d’Aquitaine épouse Henri Plantagenêt, qui devient Henri II d’Angleterre, la ville de Saint-Émilion, à l’époque fortifiée, est rattachée à la couronne d’Angleterre, en même temps que la Guyenne.
En 1199, Jean sans Terre accorde à la ville ses premières libertés, et fonde un corps réglementaire nommé la Jurade auquel il délègue ses pouvoirs économique, politique et judiciaire, afin de gérer l’administration générale de la cité. La Jurade contrôle aussi la qualité du vin de Saint-Émilion.
Supprimée pendant la Révolution la Jurade est restaurée en 1948 pour perdurer encore aujourd’hui. Elle continue d’assurer la renommée des vins de Saint-Émilion.
C’est le Siècle des Lumières qui bouleverse radicalement Saint-Émilion. La qualité exceptionnelle des vins de la région est reconnue au cours du XVIIIème siècle.
La demande des consommateurs flamands entraîne un accroissement de l’activité viticole (la qualité des vins de Saint-Émilion permet leur transport par bateau sans que le vin ne tourne au vinaigre). Cette grande qualité, les vins de Saint-Émilion la doivent à une génération de propriétaires qui marquent cette époque en développant de nouvelles méthodes de viticulture. Notamment messieurs Combret de la Nauze et Jacques Kanon, passionnés d’agronomie, qui procèdent à de grands travaux et achèvent la sélection des cépages. Avec ce travail au plus près du terroir apparait la notion de « cru » pour les meilleurs vins.
Au XIXème siècle, la crise du phylloxera touche Saint-Émilion et l’ensemble du vignoble français. Plus de trente ans seront nécessaires pour surmonter cette catastrophe. L’utilisation de porte-greffes issus de plants américains, naturellement résistants au phylloxéra, marquera la fin de cette période.
Cette crise très grave n’empêche pas, en 1867, les vins de Saint-Émilion d’obtenir la médaille d’or de l’Exposition universelle, suivie par la plus haute distinction, le Grand Prix Collectif de l’Exposition universelle de 1889.
En 1884, les viticulteurs de Saint-Émilion fondent le premier Syndicat Viticole de France, lui-même à l’origine, en 1931, de la première coopérative viticole du Bordelais. En 1948, les vignerons de Saint-Émilion reconstituent la fameuse Jurade.
La première classification des vins de Saint-Émilion par l’Institut National des Appellations d’Orgine (AOC) intervient en 1954, lorsque quatre appellations sont définies : Lussac Saint-Émilion – Puisseguin Saint-Émilion – Saint-Émilion – Saint-Émilion Grand Cru.
Le premier classement des vins de Saint-Émilion et alors créé en 1955. Le nombre d’appellations est ensuite réduit à deux : Saint-Émilion et Saint-Émilion Grand Cru en 1984. Depuis 2007, le Syndicat Viticole de Saint-Émilion est associé aux Syndicats Viticoles de Lussac Saint-Émilion et Puisseguin Saint-Émilion, au sein du Conseil des Vins de
En 2007, le Syndicat Viticole de Saint-Émilion devient le Conseil des Vins de Saint-Émilion. Il se donne pour mission de promouvoir les appellations de Lussac Saint-Émilion, Puisseguin Saint-Émilion, Saint-Émilion et Saint-Émilion Grand Cru. Il organise leur promotion en France et à l’étranger.
Le Conseil assure aussi :
Le Conseil des Vins de Saint-Émilion, dans sa volonté d’agir en faveur de l’environnement et de la biodiversité, est aussi le premier vignoble à avoir modifié son cahier des charges : une modification majeure prévoit l’engagement dans une certification envrionnementale de tous les viticulteurs d’ici à la récolte 2022
Il met enfin à disposition de ses adhérents une large palette de conseils et de services dans tous les domaines touchant à la vie de l’exploitation comme la protection des marques, la réglementation viti-vinicoles, l’œnologie, la viticulture, la formation…